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Posted by KentrunK
Wednesday, February 10, 2010
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#13
Lorsque Junaled s'étira et ouvrit doucement les yeux, son regard se posa sur Ténébos, dormant à ses côtés. Elle fut surprise sur l'instant, c'était la première fois qu'elle se réveillait près de l'homme qu'elle aimait et quelle délicieuse sensation cela était, elle qui passait une grande partie de son temps, seule et totalement isolée dans l'attente d'une de ses visites quotidiennes. Elle posa sa tête sur ses bras pour l'observer plus longuement et contempla sa chevelure noire qui cachait son visage puis ses bras et son dos dénudés. Ténébos était endormi d'un sommeil profond que rien ne semblait pouvoir troubler. Se redressant, elle lui déposa un baiser dans la nuque et remonta les draps sur son corps pour l'en protéger du froid. Et même si Junaled avait parfaitement conscience que cet acte de tendresse n'était d'aucune utilité sur un vampire, elle ne put s'empêcher d'apprécier ce petit geste simple.
Elle se faufila délicatement hors du lit, enfila sa robe de chambre et fit la grimace. Ces murs, ces même murs qui chaque jour l'enfermaient, elle les détestait. Ils étaient ceux sur quoi chaque nuit son regard se posait en premier lorsqu'elle sortait de son sommeil, lui rappellant douloureusement à chaque instant sa condition de détenue.
Un frottement léger se fit entendre derrière la porte, comme celui d'un animal qui gratte attendant qu'on vienne lui ouvrir. Son visage pris un air grave, elle avança doucement, hésitante presque, puis d'un coup se lança et se précipita vers celle-ci. Au même instant surgit de nul part, Ténébos, nu, l'agrippa par le bras et lui demanda :
"Mais que fais-tu ?"
"Je dois voir ! Je dois savoir une fois pour toute !"
"Pourquoi ?"
"Pour être sûre que tout ceci n'est pas qu'une mascarade !"
Ténébos pris un air agacé mêlé d'incompréhension et la questionna du regard.
"Une mascarade ?"
Comment Junaled pouvait elle imaginer que tout ce qu'elle vivait n'était qu'une illusion créée de toute pièce dans le seule but de la convaincre de rester avec lui. Il se savait manipulateur mais n'avait elle pas compris qu'il avait toujours été sincère avec elle, que bien qu'il est eu parfois un comportement regretable ou égoïste envers elle, il ne lui avait jamais menti tout au plus parfois éludé ses questions et ceux d'autant plus depuis qu'il lui avait exprimé de l'amour. Déçu et faché, il lacha son bras et ne lui donna qu'un seul conseil ;
"Pas un pas plus loin que la limite de la porte !"
Elle acquiesca, hochant la tête, prit une grande respiration et ouvrit d'un geste déterminé un des battants de la porte. Et ce qu'elle y vit à l'extérieur la pétrifia sur place ; ils étaient tous là, à la dévisager, attendant patiemment qu'elle ne commette l'irréparable en franchissant cette limite qui la protégeait de leur joug, leurs yeux et leur crocs brillants presque dans le noir. Leurs cheveux et leurs vêtements flottaient autour de leur corps, comme s'ils étaient plongés dans l'eau. Et leur visages exprimaient des rires atroces. Elle reconnut la créature aux cheveux dorés qui l'avait blessée à la joue. Elle était probablement parmi les plus effrayantes de toutes, son regard, son sourire exprimaient une telle perversité qu'elle sentit des frissons parcourir son dos. Leurs bras et leurs mains tendus dans sa direction essayaient de l'attrapper pour l'attirer à eux, les sirènes commencèrent à chanter. En quelques secondes elle se sentit envoûtée, charmée, perdant le contrôle de ses pensées et sa raison, quelque chose d'horrible et de séduisant l'enveloppant de toutes parts. Etait ce tout le mal que ces lieux avaient aspiré comme une éponge qu'ils lui renvoyaient en plein visage ou étaient ils tous réellement là, du sol au plafond, à la guetter et à l'appâter, se délectant préalablement du festin qu'ils feraient de son corps.
Ténébos la repoussa violemment en arrière et referma rapidement la porte. Elle recula, doucement, puis de plus en plus vite, s'éloignant de lui, d'eux. Son visage recouvrait les traits d'une personne qui aurait vu la chose la plus hideuse et la plus inconcevable au monde.
"Satisfaite ?"
"J'aurais du fuir....j'aurais du m'enfuir hier." Se dit-elle à haute voix.
"Fuir ? Crois tu que je me sois battu jusqu'au sang contre eux pour chacune qui t'ait précédée ici ? Crois tu que je les ai soigné comme j'ai soigné chacune de tes blessures ? Crois tu que je les emmené le temps d'une soirée dans leur monde pour qu'elles puisse retrouver le sourire et s'amuser ? Le crois-tu vraiment ?! "
Visiblement les mots de Junaled avait profondément blessé le vampire. Il s'assit, dépité, sur le bord du lit et plongea sa tête dans ses mains, ses doigts massant son crâne comme pour s'inciter lui même à rester calme. Junaled prit conscience que ses mots avaient pu être blessants.
"Je suis désolée...vraiment...mes mots ont dépassé mes pensées. C'est que je hais cet endroit, j'ai l'impression que les pans de cette chambre se resserrent un peu plus tous les jours comme un étau autour de moi, réduisant l'espace dans lequel je suis condamnée à vivre."
Elle s'approcha de lui, se mit à genoux sur le sol, entre ses cuisses, pour tenter de voir son visage et lui caressa la joue mais le vampire était mal, il souffrait et elle comprit que s'il était venu chercher du réconfort en dormant avec elle c'est que quelque chose de grave avait du arriver.
"Que se passe-t-il ?" Lui demanda-t-elle tout en continuant de lui caresser tendrement la joue, mais Ténébos resta muré dans son silence.
Elle prit son visage entre ses mains et l'obligea à la regarder, et elle eu la sensation un court instant de voir une larme au coin de ses yeux.
"Dîs le moi, je t'en prie."
"J'ai du renoncer à quelque chose des plus importants pour toi et je...ne suis pas sûr de pouvoir le supporter."
Elle en resta boulversée, c'était la première fois qu'elle le voyait ainsi, démuni, malheureux, totalemet mis à nu physiquement comme psychologiquement, loin de l'homme exhubérant et affabulateur qu'il pouvait être. Elle le serra dans ses bras pour le consoler.
"Ne pourrions-nous pas être ensembles ailleurs, n'importe où sauf ici ?"
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