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Posted by KentrunK
Monday, October 5, 2009
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#01
Elle chercha le confort dans ses draps et se tourna sur le côté pour trouver la fraîcheur de sa fenêtre entreouverte. Un sentiment désagréable de confusion naquit en elle ; elle se sentit allongée sur une simple planche de bois, enroulée dans une couverture rêche dont l’odeur rappelait davantage celle d’une pièce moisie que la fraîcheur d’un linge propre. Se réveillant péniblement, ses yeux cherchèrent à comprendre dans quel lieu inconnu elle pouvait bien se trouver mais la pénombre régnait sur toute la pièce tel un épais brouillard étouffant. Un frisson lui parcourut le dos lorsqu’elle entendit résonner à travers les murs caverneux un chant qui évoquait plus une déchirure atroce qu'un son doux et mélodieux. Elle se redressa sur son lit et rappela sa raison à l’ordre. D’étranges voix féminines à peine audibles murmuraient des propos incohérents à son sujet ; une main invisible caressant ses longs cheveux noirs et lui susurrant quelques mots d’une langue inconnue.
La jeune femme ramena ses bras autour de ses jambes et se plaqua contre le mur, secouant violemment la tête pour chasser cette sensation de contact surréel qui lui glaçait le sang. La main continua de se balader sur son corps, frôlant son cou, sa nuque et ses seins. Elle se leva alors brusquement et s’éloigna de sa couchette. Avançant au hasard comme un aveugle, ses doigts frôlèrent bientôt des barreaux rouillés. Elle demeurait dans une sorte de cage au coeur d’une vieille forteresse dont les courants d’air trahissaient l’âge. Ses mains cherchèrent avec acharnement une porte qui lui permettrait de s’évader de cet endroit obscur.
Longeant les barreaux elle trouva finallement une sortie et repris confiance en elle. Même si elle n’expliquait pas ce dont elle était la victime, sa conscience lui rappelait sans cesse qu’elle sortirait bientôt de là. Elle poursuivi sa découverte des lieux les bras tendus en avant, les paumes de ses mains tâtant l’air au hasard, mais elle heurta le coin d'une table et tomba à genoux. Le bruit de sa chute résonna comme celle d’un sceau dans un puit profond et un grognement inquiétant s’en suivit ; le grognement d’un très gros chien qui résonna à travers toute la pièce. L’idée d’une bête l’observant dans l’obscurité la déstabilisa encore davantage. Sa respiration s’accéléra et elle rampa pour ne plus se heurter aux meubles et ne pas exciter davantage l’animal. Il fallait qu’elle parvienne jusqu’à la sortie. Quelques secondes plus tard elle sentit une puissante mâchoire se refermer sur sa cheville gauche. La douleur des crocs transperçant la chair lui donna la nausée. Elle cria pour évacuer la souffrance et le stress de sa blessure et tenta de se libérer en martelant le museau de l’animal avec son autre pied mais mais celui-ci ne lâcha pas prise. Les larmes commencèrent à couler le long de ses joues et elle se sentit sombrer dans la folie. Son corps convulsa sous la douleur. Elle serra très fort les poings et hurla de tous ses poumons. Les voix féminines et le grognement de l’animal cessèrent brutalement et elle en profita pour asséner un violent coup de pied à l’animal qui finit par lâcher sa cheville de son emprise. Elle voulut alors rejoindre sa cellule et s’y enfermer pour se protéger de la bête mais sa chute et son désarroi l’avait perdue. Elle ignorait complètement dans quelle direction se diriger pour regagner sa prison. Prenant appui sur la table et se relevant, elle courut tout en boîtant le plus vite possible à travers l’obscurité la plus complète. Les larmes coulèrent encore et encore et sa force mentale commença à s’effilocher au fur et à mesure que le sang de sa blessure s’écoulait. Elle longea les murs et sentit enfin les barreaux sous ses mains. La respiration bruyante de l’animal enragé se rapprochait. Elle accéléra ses pas mais la douleur devenait difficilement surmontable. Une main invisible semblable à la première l’agrippa soudainement à l’épaule et la guida vers l’entrée de la cellule; La poussant vers l’intérieur. Puis elle plaqua la porte pour empêcher que l’animal ne tente d’entrer.
La jeune femme perdue et blessée s’assit sur le sol se recroquevillant dans un recoin à l'opposé des grognements.
"Faîtes que tout cela disparaisse. Je vous en supplie."
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