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Lost Amnia, Text #07


#07

La condition sine qua non pour que Junaled vive était qu'en aucun cas elle ne devrait croiser Arguès. Si cela devait arriver, la vie de la jeune femme prendrait aussitôt fin. Le vampire avait de plus en plus de mal à tolérer le rituel que son frère cadet leur imposait à répétition depuis des années, mais celui-ci s'était étrangement battu vigoureusement, plus qu'à l'accoutumée pour épargner celle-ci ; une fois de plus il avait donc fini par céder et accepter à contre coeur ce qu'il qualifiait d'intruse. Arguès méprisait les humains, il ne comprenait pas pourquoi son frère s'entêtait à vouloir les cotôyer à longueur de temps, ils étaient si pathétiques à ses yeux et Ténébos avait déjà Laudanum comme compagne, vénus d'une beauté sans pareil. Ce n'était pas nouveau, les deux hommes étaient de vrais opposés, l'un ne comprenant ni ne partageant les opinions de l'autre. Constantinople, entra sur la pointe des pieds et le rejoignit alors que le vampire était en pleine écriture d'une lettre. Elle se glissa avec allégresse entre la table et la chaise, sur ses genoux. Concentré, il continua malgré tout de rédiger son courrier tout en massant de son autre main les cuisses de sa compagne qui témoigna de l'impatience à son égard. Il posa sa plume, et lui lécha le cou et le menton avant de l'embrasser goulument. La sirène ronronnait presque sous les caresses de son amant.

Au même moment quelque part, dans une maison bourgeoise à quelques kilomètres de là, Calyte entra dans une pièce et découvrit son frère jumeau, Scytion, entre les cuisses d'une humaine, dont le corps ondulait sous les vas et viens frénétiques de l'incube. Envieuse, jalouse, elle chercha du regard une autre victime qui pourrait satisfaire son appétit sexuel et aperçut, terré de frayeur, dans un coin, un très jeune homme qui tentait d'étouffer, les mains sur ses oreilles, le bruit des halètements de plaisirs de sa mère. Elle s'approcha, la poitrine presque totalement dévêtue vers l'adolescent, l'invitant à la rejoindre.

Gorgophonée tendit une poupée à Dilloyse pour se joindre à elle. La goule, qui de manière générale disait toujours amen aux caprices de son amie et amante n'était cependant pas très enthousiasmée par cette idée. La sirène lui lança un regard insistant, et la goule céda...de toute façon Gorgophonée obtenait toujours gain de cause, à quoi bon lutter. Son corps était petit et menu comme le sien mais son visage évoquait plus celui d'une petite fille figée dans le temps que celui d'une jeune femme ; combiné à sa moue boudeuse et triste ; quasiment rien ne pouvait lui résister et la sirène en profitait grandement.

Laudanum coiffait sa chevelure de feu en fredonnant quelques vers pendant que Ténébos la contemplait avec ravissement.

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