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Posted by KentrunK
Monday, October 5, 2009
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#03
Peu avant le coucher du soleil, Ténébos revint chercher la prisionnière qu'il conduisit dans ses appartements privés. Il lui demanda son nom : June, pour Junaled. Elle lui demanda ce qu'elle faisait en ces lieux, il lui répondit simplement qu'elle devait oublier sa vie passée et qu'elle ne devrait jamais quitter cette pièce quelqu'en soit la raison qui pourrait l'y pousser. Elle le sonda d'un regard hésitant, ne comprenant pas vraiment la porté de ces mots mais se résigna presqu'aussitôt voyant qu'il n'en dirait pas davantage.
" Pourquoi m'avoir sauvée ?"
Elle avait posé la question qu'il attendait. Allait il lui répondre ce qu'elle voulait entendre ou ce qu'il en était réellement ?
" Pour ta beauté. Il y a longtemps qu'une femme, humaine, me n'avait séduite à ce point. Je suis grand amateur de finesse et d'élégance, j'aime être entouré d'ornements délicats."
" Je ne suis pas une chose ou une quelconque décoration mais une personne !"
" Si tu le dis..."
Visiblement il avait opté pour la sincérité, sentant que la jeune femme n'était pas assez crédule pour croire au discours de la bête follement éprise. Elle jeta un rapide coup d'oeil à la pièce qui l'entourait puis se tourna à nouveau vers lui.
" Que vais je faire ici ?"
" Rien, Pourquoi vroudrais tu t'imposer de faire quoique se soit."
" Vous ne m'avez sorti de cette cage que pour me mettre dans une autre cage plus jolie ?"
" Tu n'es pas ma prisionnière, tu peux si tel est ton souhait sortir et partir...mais franchir ces portes te fera connaître une des morts les plus lentes et les plus douloureuses qui soit je le crainds."
La légèreté avec laquelle il prononça ces mots la laissa pantoise. Comment pouvait il ainsi n'accorder aucune importance à sa vie, comment un visage si doux pouvait il cacher une telle froideur ? Il était affalé dans un fauteuil, les pieds croisés, posés sur un bureau, le sourire narquois et totalement désintéressé quant à sa situation et au fait qu'aucun humain ne supporterait de passer le reste de sa vie séquestré entre 4 murs sans aucun but. Pour la première fois depuis ces dernières heures, l'idée du suicide fit irruption dans son esprit ; idée qu'elle chassa bien vite...pas question d'en arriver là. La voyant médusée, il essaya quelques réconforts maladroits, pensant avoir été quelques peu trop abrupte.
" Il y a tout ce qu'il te faut ici ; des robes somptueuses plus que tu ne peux l'imaginer, une grande bibliothèque, des fruits frais à volonté, un coin d'eau spacieux pour prendre soin de ton corps et de tes cheveux..."
June se demanda s'il essayait d'agrandir plus intensément encore son désarroi.
"...et s'il te manque quelque chose, je verrais ce qu'il est possible de faire pour y remédier."
"Quel est votre nom ?"
"Ténébos"
"Qu'il y a t il derrière ces portes ?"
"Quelque chose qu'il vaut mieux pour toi ignorer. En aucun cas tu ne dois écouter, ni leurs chants ni leurs louanges. Succomber à leur tentation, c'est la mort assurée et leur appétit est redoutable, se sont de cruelles chasseuses."
June, plus que jamais, perdue, se laissa glisser sur le sol, désemparée, la tête plongée au creux de sa main. Son poing cogna violemment le sol et quelques larmes coulèrent le long de ses joues.
"Qu'ais je fait pour mériter ça ? Qu'ais je fait ?"
Ténébos se leva, son visage pris soudain une expression sérieuse, il avait oublié la fragilité des humains et il sembla réellement attristé par la souffrance qu'il venait de causer à la jeune femme. Il lui agrippa une main et la releva puis la serra dans ses bras.
"Je veillerais sur toi."
La jeune femme se laissa aller à ce moment de tendresse, seul plaisir qu'elle ressentait depuis qu'elle était enfermée en ces lieux.
"Une nuit chargée m'attend et je n'ai pas pour habitude de me promener la journée, ce n'est pas vraiment quelque chose que j'apprécie. Nous apprendrons à nous connaître à la tombée de la nuit prochaine."
Cette nuit justement lui parut une eternité, un chaos sans nom mêlant chants et grognements qui tambourina des heures durant aux portes, les faisant trembler de toutes parts. Elle dut se boucher les oreilles à l'aide de ses mains pour oublier ce vacarme qui n'en finissait pas.
"Assez !! ASSEZ !!"
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